Teura Tupaia est depuis son adolescence un des surdoués de l’athlétisme polynésien, spécialiste du lancer de javelot. Licencié au club d’Aorai, il a eu le courage de partir, malgré son jeune âge, pour tenter sa chance en métropole. Il a enchainé les titres de champion de France espoir pendant son adolescence. Agé aujourd’hui de 20 ans, il vit actuellement à Strasbourg et suit un cursus en sciences et techniques des activités physiques et sportives. En septembre 2020, malgré des douleurs aux tibias, il a pu battre son record personnel et obtenir le titre de vice-champion de France élite en lancer de javelot. Il vise désormais une participation aux championnats d’Europe et pourquoi pas une participation aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021.
Parole à Teura Tupaia :
Tes débuts sportifs, une anecdote, un souvenir ?
« J’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 11 ans avec mon cousin Teiva Brinckfieldt et mon oncle Leo Brinckfieldt qui est depuis toujours mon entraîneur. Je faisais déjà du handball avant de faire l’athlétisme car toute ma famille pratique le handball (père, frères et mère). Avant de me spécialiser dans le javelot, je faisais de tout (course, saut et lancer). J’affectionne plus particulièrement les haies, la hauteur et le javelot. Plus les années ont passé et plus je me suis donné à fond dans ces disciplines, notamment dans le lancer du javelot, ce qui m’a permis d’arriver à ce niveau. »
Qu’est ce qui te plaît dans ton sport, pourquoi l’avoir choisi ?
« J’aime le fait de voir voler mon javelot surtout après tout le travail qui doit être fourni pour y parvenir. Même si le début d’année a été compliqué car je n’ai pas pu me préparer comme je l’aurais souhaité, les résultats que j’ai pu faire lors du deuxième semestre 2020 ont été au-delà de mes espérances. Ils me motivent plus que jamais pour atteindre mes objectifs. »
Décris ton entrainement, ton coaching, ta nutrition ?
« Je m’entraine six à huit fois par semaine avec différentes phases. Lors du cycle un, on va chercher à gagner en force et en masse musculaire. Lors du cycle deux, on va chercher à gagner en explosivité et à travailler la technique. Le cycle trois, on va chercher à se préparer pour les compétitions estivales. Au niveau nutrition, je dois faire attention car j’ai pris de nombreux kilos de trop cette année, j’ai pu en perdre une bonne partie mais je ne suis pas encore arrivé à mon poids idéal ! »
Un message pour la population, ta philosophie de vie, un conseil ?
« Etre sportif de haut niveau, c’est traverser des phases de difficulté, de doute. C’est ce qu’il s’est passé pour moi lors du premier semestre 2020. Ce n’est jamais facile de quitter son île et ses proches. Grâce à mon statut d’ambassadeur de la compagnie Air Tahiti Nui, je peux revenir régulièrement chez moi à Tahiti. J’ai pu ainsi me ressourcer l’été dernier et retrouver la motivation. A partir de septembre, j’ai pu obtenir de bons résultats. Je pense que j’ai encore une bonne marge de progression qui devrait me permettre d’atteindre mon objectif, briller au plus haut niveau du javelot national pour espérer me qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo. »
Les infos
- Né le 6 février 2000 à Papeete.
- Origines : Père originaire de Raiatea et mère demi tahitienne-métropolitaine.
- Situation familiale : Célibataire.
- Un héros de votre enfance ? Mon père.
- Si tu étais un animal ? Un aigle, pour pouvoir survoler de beaux endroits et me sentir libre.
- Une valeur morale ? Ne jamais abandonner et toujours donner son maximum.
- Ton activité professionnelle ? Actuellement en licence première année en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS).
- Tes sponsors ? Air Tahiti Nui.
- Les meilleurs résultats de ton palmarès 2020 ? Vice-champion de France élite avec un jet à 73m07. Médaillé d’argent par équipe lors de la Coupe de France et médaillé d’or au meeting d’Epinal et nouveau record de Polynésie avec 75m55.