Raihau Chin a commencé le Taekwondo à l’âge de 6 ans ce qui a réveillé en lui un esprit de compétition si bien qu’à 12 ans il participe à son premier championnat de France. Les années passent et les performances du tahitien se font remarquer à l’international.
A l’âge de 16 ans, il part à Toulouse pour continuer ses études en parallèle de sa passion. Très vite, il intègre l’INSEP aux côtés d’Anne-Caroline Graff et enchaîne les grandes compétitions.
En 2014, il réussit à sortir des têtes de série dans sa catégorie. Il décroche le titre de champion du monde universitaire, il parvient à intégrer le circuit des grands prix où seulement les 32 meilleurs mondiaux sont invités. A l’approche des Jeux de Rio, les résultats de Raihau étaient de bon augure…
Mais en octobre 2014, Raihau se blesse à la jambe gauche lors d’un coup de pied retourné pendant un championnat du monde en Turquie. Il se déchire trois tendons… Après avoir subi une opération et sept mois de rééducation, il revient dans l’équipe de France pour préparer les championnats du monde. Malheureusement le mauvais sort s’acharne sur Raihau, lors d’un entraînement, il se tord le genou à la même jambe : 6 mois de rééducation supplémentaires.
Actuellement, notre aito se porte bien et reprend du poil de la bête. Pour cette fois-ci, Raihau ne pourra pas participer aux Jeux Olympiques, néanmoins le tahitien réintègre l’équipe de France dès son retour et en mars il envisage de reprendre les compétitions.
Raihau est sur le territoire depuis trois semaines, sportstahiti.com est allé à sa rencontre.
Quel est ton bilan de cette année ?
« Pour moi l’année 2015 n’a pas été prospère et j’ai même hâte de passer à l’année 2016 (rire). J’ai eu deux grosses blessures cette année. Ça a été une année blanche ! Aucune compétition et j’ai passé tout mon temps à me soigner. Mais j’en tire quand même quelque chose de positif, j’ai appris pas mal de choses sur moi et sur ma blessure. J’ai appris aussi que le fait de repousser tout le temps ses limites, ça n’est pas tout le temps une qualité ça peut être aussi un défaut. Parfois il faut savoir écouter son corps. Mais bon, c’est rageant de m’être blessé pendant cette période, c’était l’année la plus importante, l’année préolympique pour pouvoir se qualifier aux Jeux de Rio. »
Et maintenant qu’en est-il de ta blessure ?
« Je commence à revenir petit à petit, je fais un peu de footing. C’est pour ça que ça me fait du bien de revenir au fenua, je m’entraîne doucement sur le sable et un peu de footing en montagne. Et normalement en janvier/février, je devrais être de retour sur les tatamis. Je pense que là, ça va être du power (rire). »
Malgré ce désagrément tu es prêt à te donner à fond pour la nouvelle année ?
« Ah oui ! Il y a encore des choses à aller chercher et je garde espoir. Malgré ma petite taille, j’ai la rage de vaincre, j’ai d’autres qualités qui font qu’aujourd’hui j’ai toujours mes chances de décrocher une médaille Olympique, mondiale ou européenne. Peut-être pas celle de Rio mais les prochains jeux j’espère… »
Ton plus beau souvenir ?
« Au niveau compétition, c’est lorsque j’ai remporté le titre de champion du monde universitaire. Mais autrement j’ai un autre souvenir celui quand je revenais au fenua et que je montrais toutes les vidéos de mes combats à mon père, je voyais dans ses yeux qu’il était fier de moi. Ce sont des images comme ça qui me revienne quand je pense au sport ou à mon parcours. »
Un conseil aux jeunes qui voudraient se lancer dans la compétition de haut-niveau ?
« Il faut être opportuniste ! Dès qu’il y a une occasion qui se présente, il faut y aller. C’est vrai qu’il y a des sacrifices à faire mais il faut oser partir, prendre des risques. Pour ma part je ne regrette rien, j’ai beaucoup voyagé, j’ai découvert plein de choses, j’ai vécu de belles choses. Sinon, je vous souhaite à tous une très bonne année 2016, je vous souhaite de la réussite dans tous vos projets et bonne santé à tous. »
Des remerciements ?
« J’aimerais remercier Air Tahiti Nui pour le partenariat que j’ai avec eux, grâce à cela, çà m’a permis de revenir pour me ressourcer et de repartir plus fort pour l’année prochaine. Je tiens à remercier aussi ma famille, tous ceux qui me soutiennent et merci à toute la Polynésie. »
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