A 40 ans ce milieu de terrain originaire de Mataiea est l’un des piliers de la machine de guerre que sont les « Tiki Toa ». Issu des pelouses du football à 11, il goute au beach soccer en 2007, et ne quittera plus le sable depuis. Technicien expert de l’OPT depuis 1995, il fait sensation avec les « Tiki Toa » en ramenant la quatrième place en 2013, puis la seconde place en 2015 des championnats du monde. Sportif aguerri, Teva ZAVERONI est aussi alaise avec un ballon qu’une planche de surf. SportsTahiti.com est allé à sa rencontre lors du Rautirare Festival 2016 :
Ia ora na Teva, comment as-tu commencé le beach soccer ?
Je viens du football à 11 et j’ai testé le beach soccer en 2007 en Nouvelle-Zélande grâce à un ami et sélectionneur, Sebastien Labayen. Il m’avait demandé de représenter le pays en Beach Soccer. Et ça m’a énormément plu donc je n’ai pas arrêté. Ensuite en 2009, Mr Reynald Temarii est venu me voir pour former une équipe en vue de la coupe du monde qui allait se dérouler chez nous en 2013. Et j’ai accepté de relever le défi.
Y-a-t-il une grosse différence entre le football et le beach soccer ?
Le football et le beach soccer sont deux disciplines complètement différentes, à cause du sable. En plus il faut être très habile et physique. Alors déjà courir dans le sable c’est dur, donc imagine avec un ballon au pied. Moi ce qui m’a aidé je pense pour le beach soccer, c’est vraiment d’avoir fait beaucoup de surf avec mon club, le Rautirare Surf Club. Parce que quand on avait nos entrainements, de un, on travaillait en série de 15 minutes, cela correspond à un travail de cardio équivalent au tiers temps du beach soccer. Et de deux on profitait de jouer après avec les copains avec un ballon sur la plage.
Les Tiki Toa ont explosé au niveau international, qu’est ce qui fait votre force selon toi ?
Ce qui a permis à la famille des Tiki Toa de percer comme ça dans les championnats du monde, bon en plus du talent hoaia (rires). C’est surtout l’humilité, le respect et la cohésion de notre groupe. Ce n’est pas forcément les meilleurs footballeurs qui composent l’équipe, mais en tout cas c’est la meilleure cohésion qui peut exister sur le terrain. On est une famille.
Vous avez un parcours plus qu’honorable…
Bon après notre coupe du monde organisée à Tahiti en 2013 où on finit quatrième, nous sommes partis au Portugal en 2015. On a fait une préparation normale, en y allant un mois avant la compétition, ça nous a permis de nous adapter au sable du Portugal. Après notre plus gros soucis fut de trouver les moyens de partir. Il a fallu que tout le monde ait ses congés, il y a les couts d’hébergement sur place, de transport, la nourriture… Mais on s’est battu et on a atteint la finale. Après il faut rappeler à tous que nous ne sommes pas des professionnels, on est amateurs, on a nos boulots à côtés, notre vie de famille, et il faut arriver à gérer tout ça. Surtout qu’on nous demande des performances de pro, c’est là la grande difficulté. Si on veut des résultats il faut nous donner les moyens, Mr Reynald Temarii l’a fait en 2013 et en 2015, maintenant on espère que cela va continuer pour le beach soccer polynésien, parce qu’on veut encore briller et ramener ce titre de champion du monde au Fenua.
Qu’est ce qui pourrait faire la différence ?
La préparation. Déjà là nous sommes un peu en retard. Tu sais à l’étranger le beach soccer ne s’arrête pas et nos concurrents enchainent les matchs. Les grandes équipes jouent entre 30 et 35 matchs par an quand nous on ne peut en jouer que 5. Mais voilà avec la fédération, on se démène pour jouer et s’entrainer, on s’adapte et on continue de travailler avec les copains. On reste tous solidaires, en famille et on ne baissera jamais les bras.
Quand on voit Jonathan Torohia ou Heimanu Taiarui jouer au FC Barcelone, aurais-tu voulu faire carrière dans de grand club toi aussi ?
Non ce n’est plus vraiment mon objectif. Avec Naea Bennett, ce que l’on veut c’est terminer la coupe du monde 2017 en étant performant et compétitif, ne pas aller se ridiculiser aux Bahamas. Être prêts. Après derrière, on pousse tous nos jeunes à percer au plus haut niveau comme Heimanu, Fleur, Jo. On les soutient, mais nous ce n’est plus notre objectif on est trop vieux maintenant (rires). C’est aux jeunes de montrer qu’ils peuvent le faire, et s’ils ont un souci, les anciens seront toujours là pour les aider et les conseiller. On veut former la relève. Nous on est l’expérience, par ce qu’il en faut toujours, surtout dans une équipe de jeunes chevaux fous ! (rires)
Du coup Objectif à venir : Coupe du Monde aux Bahamas !
Oui, mon objectif est de préparer cette coupe du monde 2017 aux Bahamas. Là on attend les résultats de la Suisse, par ce que si elle ne se qualifie pas, Angelo Shirinzi viendra pour nous coacher et après c’est lui qui décidera qui jouera à la coupe du monde.
Teva, pour terminer quel est ton conseil pour les sportifs de SportsTahiti.com ?
Mon conseil aux sportifs c’est n’hésitez pas à toucher à tout. Faîtes du surf, du paddle, du futsal, du beach soccer… Il ne faut bloquer personne et laisser les jeunes choisir leurs voies. Et surtout faîtes vous plaisir, aimez ce que vous faîte et c’est avec le plaisir que vous aller progresser.
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