Jeudi 9 Novembre 2017 – Que ce soit sur un va’a, un paddle ou une planche de sup, il enchaîne les victoires tant localement qu’internationalement. D’une grande humilité, l’extraterrestre, qui a seulement 26 ans, a un palmarès à en faire pâlir plus d’un. Sa recette est simple et pourrait se résumer en 3 mots : plaisir, joie et bonheur. Quand d’autres se plaignent d’entraînement spartiate, lui, les associe à plaisir d’être avec les copains, de profiter des vagues et de faire ce qu’il aime… Sportstahiti vous propose de mieux connaître cet amoureux de la glisse :
Steeve, présente nous ton parcours ?
Je suis originaire de Bora bora et issu d’une famille où tout le monde rame. Mon grand-père était le président du club de Fa’anui et j’ai tout naturellement grandi dedans. Je m’y suis mis sérieusement à l’âge de 13 ans coaché essentiellement par mon grand-père et mes oncles.
On te surnomme l’extra-terrestre, pourquoi ?
(Rires) Ah, ça ce sont les gens qui le disent… Je pense que c’est en lien avec mon arrivée à Tahiti au Lycée où j’ai commencé à participer aux grandes courses de va’a (Aito et super ‘aito…) que j’ai toutes gagnées alors que je n’étais que junior.
On a beau être un extra-terrestre, on fait comment pour s’entraîner dans 3 disciplines différentes ?
Avant tout, chaque entraînement est un moment de plaisir pour moi. De ce fait, je me « fais plaisir » 7 jours sur 7. Plaisir de pouvoir faire ce que j’aime pendant mes temps libre avec des copains qui partagent les mêmes passions et qui sont du même niveau. Je n’ai pas de programme spécifique. Mes entraînements durent de 1 à 5 heures selon le feeling , les vagues, … J’alterne mes entraînements de va’a, sup et paddle dans la semaine et je complète avec de la course à pied et de la musculation. Après, je me concentre un peu plus sur une discipline selon mon planning de compétition. Je n’ai pas de coach sportif attitré mais j’ai eu la chance de bénéficier de précieux conseils de Roberto COWAN par exemple pour la musculation et de Teiva IZAL pour la course à pied.
En plus de ça, il y a les entraînements en v6 avec la team EDT ?
Près de 80 % de l’équipe 1 (Rete EBB,…) est dans la même configuration que moi. On rame ensemble depuis près de 4 ans donc on se connait très bien. On s’entraîne individuellement juste 1 mois avant les grandes courses, on se retrouve pour peaufiner le tout.
Tes perspectives pour 2017 – 2018 ?
J’ai annulé ma participation à la course Sup11 – City Tour en Hollande en raison de l’arrivée imminente de mon petit boy « Heremana ». Avec ma team EDT, Hawaiki nui est bien sûr notre objectif de cette fin d’année car on aimerait gagner pour la 4ième fois consécutive. En V1, plusieurs courses en individuel sont inscrites à mon planning comme la Arii hoe nō Tahiti et le mémorial Serge HOATUA. Je compte aussi participer à la prochaine Iron Mana (course alliant natation, prone et paddle).
Tes plus beaux souvenirs ?
Toute victoire est un beau souvenir mais « les premières fois » sont celles qui marquent le plus comme ma première victoire au Aito en 2009 et à Hawaiki nui en 2010 alors que je n’étais que junior. A l’international, ma première victoire à Molokai avec EDT va’a en 2014 à quelques secondes devant SHELL VA’A a été un moment mémorable. Ma victoire en paddle à la Sup11 – City Tour en Hollande a aussi été un moment marquant dans ma carrière sportive. 220 Kilomètres en 5 jours ! je ne pensais même pas finir la première étape et j’ai finalement gagné les 5 étapes dans une eau à 13° !
Qui sont tes modèles en va’a ?
J’ai du respect pour beaucoup de champions mais Manutea OWEN est quelqu’un qui m’a énormément appris et surtout donné en confiance en moi. A l’époque, J’avais le même gabarit que lui et je pensais que je ne pourrais jamais être champion car je manquais de volume et donc de puissance ! Son style de rame a bouleversé les stéréotypes et il a démontré (comme l’ont fait aussi Lewis LAUGHLIN et Georges CRONSTEAD) qu’en adaptant son style de rame, tout type de gabarit pouvait être champion. Comme entraîneur, René AVAEPII reste la référence dans les entraînements de gladiateurs… je me souviens qu’après d’une session de 6 heures de rame le samedi, il nous a convoqué le dimanche à 5 heures pour un run de 30 kilomètres…
Comment vois-tu l’avenir des disciplines que tu pratiques (va’a )et quels sont tes projets à long terme ?
Mondialement, notre va’a est en plein essor et ça fait plaisir ! Il en est de de même pour le paddle et le sup et les victoires des tahitiens dans ces disciplines intriguent les meilleurs mondiaux qui ne comprennent pas qu’en si peu de temps, nous sommes arrivés à ce niveau. Du coup, ils se mettent aussi au va’a pour « comprendre » (rires) !Tout le monde finalement en vient à pratiquer toutes ces disciplines. J’espère pouvoir rester dans la compétition le plus longtemps possible mais j’aimerai à terme partager tout ce savoir en créant ma « Paddle-va’a- prone academy ».
Un petit mot sur les Vohi et leurs reportages sur le va’a ?
Quand j’étais jeune, on suivait leur émission Va’a toa avec les boyz de Bora pour suivre l’actualité de la discipline et savoir ce qui se passait à Tahiti. Rien qu’à voir le nombre de vue de leurs vidéos, on voit aussi qu’ils sont très suivis sur le net ! Leurs émissions contribuent grandement au développement de notre sport. J’ai eu la chance de mieux connaître André et c’est quelqu’un de vraiment sympathique ! Par contre, il reste difficile à approcher car il est tellement occupé et en train de gérer plein de choses en même temps qu’il faut prendre un billet pour pouvoir discuter calmement avec lui (rires).
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