©Teikidev
Vendredi 2 Mars 2018 – Elle est miss Tahiti, il est l’un des meilleurs rameurs et paddlers de la planète. Elle évolue tant sur la scène locale qu’internationale comme lui rame dans les plus grandes courses à domicile et à travers le monde. Qu’on se le dise, ils avaient finalement tout en commun et c’est tout naturellement, à Mataiea, que les deux égéries polynésiennes se sont rencontrées. Sportstahiti vous propose d’en savoir plus sur le couple le plus fashion du moment :
Un petit mot sur votre rencontre ?
H : A mon retour du concours de Miss Monde qui m’avait plongé dans l’univers bouleversant des strass et paillettes, j’ai ressenti le besoin de retrouver l’authenticité de mon Fenua. J’ai choisi de troquer mes talons et mes robes pour une vie simple et décontractée, en pāreu, pieds nus, bikini, musique locale, et j’en passe. J’ai passé les deux plus belles semaines de l’année 2015 chez ma meilleure amie à Mataiea et c’est durant cette retraite, que l’homme qui partage ma vie aujourd’hui, a pointé le bout de son nez…
R : C’est le Mana de Mataiea, ma commune, qui nous a rapproché ! Je la voyais souvent mais je n’osais pas lui parler, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. L’essentiel c’est qu’aujourd’hui elle soit devenue « ma Madame » et qu’elle fasse partie intégrante de ma vie au quotidien. Nous avons chacun notre caractère et c’est ce qui fait la solidité de notre couple. On se soutient dans les épreuves et on s’accompagne dans le bonheur. On ne sait pas de quoi sera fait demain, alors nous avons décidé de bâtir notre vie de couple et de profiter du moment, sans oublier nos objectifs personnels, nos carrières respectives. Moi sur l’eau et elle sur scène.
Hinarere, quel est ta vision du sport en général et tes impressions sur les performances sportives de Rete ?
H : De manière générale, le sport m’aide à garder les pieds sur terre et à me sentir bien. Après, chaque personne est différente, il faut juste trouver une activité sportive et un rythme qui convienne à notre mode de vie, à nos contraintes… J’ai la chance d’avoir à domicile mon coach personnel, qui me motive à me bouger à 4H du matin afin d’entretenir ma silhouette. Par contre je l’avoue, je me donne toujours des excuses pour éviter de faire du sport…
Concernant mes impressions sur les performances de Rete, je ne peux qu’être fière de son parcours et continuer à le soutenir. Je pense que lorsque l’on arrive à un haut niveau les enjeux sont différents, l’esprit de compétition guide l’hygiène de vie, et le tout dépendra des objectifs fixés. A chaque jour sa difficulté, entre épreuves à surmonter, raisons familiales, coup de blues, critiques, incompréhensions, jalousie… C’est un choix qu’un sportif décide de partager avec son entourage. Ce n’est pas toujours évident, je l’avoue, mais être liés par amour c’est aussi être liés dans la douleur. Je suis sa fan n°1. J’admire sa détermination et sa ténacité. La plus grande force de Rete est sa persévérance. Aujourd’hui, je suis engagée à 100% pour l’aider à développer une carrière professionnelle et lui permettre un jour de vivre de ses passions.
Pratiquez-vous du sport ensemble. Si oui, quoi et comment ?
Lorsque nos plannings s’accordent mais sans contraintes ! Nous le faisons plus dans une optique de faire une sortie en amoureux. Entre les courses de V1, V6, paddle, prone, natation, la waterman pour l’un et les défilés, les shootings photos, les représentations de Miss, les répétitions, les animations, pour l’autre et sans oublier nos vies professionnelles respectives et les responsabilités du foyer, OUI nous trouvons le temps sur 365 jours de nous retrouver et partager ensemble une matinée sportive. Le plus souvent en weekend et c’est essentiel ! Nous aimons nous promener sur le lagon de mataiea en kayak paddle ou vaa, accompagnés de nos animaux ou encore faire une randonnée à Vaitavere au lendemain d’une course de V6. Mais nous n’avons pas les mêmes objectifs sportifs, donc je ne préfère pas empiéter sur son temps d’entraînement en semaine et je le laisse gérer son programme. Le vrai sportif c’est lui.
Racontez-nous une journée type, si il en existe, avec Hinarere et Rete ?
H : Chaque jour est différent et unique. Mais si nous devions généraliser, on dira que c’est comme tous les couples sans enfants, c’est-à-dire : voiture, boulot, dodo.
R : Lorsque que je suis en période compétition (c’est à dire tout le temps pratiquement), il faut rajouter à cela le programme d’entraînement avec 4 heures ½ d’entrainement journalier de 4h à 6h du matin et de 16H à 18H30. On arrive à la maison à 19H, on prépare à manger et à 21H maximum, on est au lit. On n’a pas le temps de s’ennuyer et même le weekend, je trouve toujours le temps de faire une descente en paddle, ou sinon les entraînements de V6 le samedi.
Niveau alimentation, on a d’un côté un rameur qui doit « se charger » en protéines et autres avant une compétition ou avant les gros entraînements et de l’autre, une miss Tahiti qui doit « manger light » tous les jours. Ça s’organise comment dans la vie de tous les jours ?
H : Je ne cuisine pas mais j’ai la chance d’avoir un conjoint formidable qui relève le défi de me concocter des petits plats essentiellement à base de poisson tous les jours. Depuis, que je suis avec Rete, j’ai repris une alimentation régulière, et surtout je m’oblige à boire 2L d’eau par jour (ce qui n’est pas évident pour moi). Aujourd’hui, je prends le temps de m’asseoir pour partager le dîner et le midi, si l’appétit se fait ressentir, je vais au marché de Papeete chercher une salade de quinoa, ou de lentilles, ou sinon un sashimi. Il m’arrive aussi de temps en temps de faire des jeûnes intermittents, pour détoxifier et purifier mon corps. Bon, tout est relatif bien sûr ! je suis toujours adeptes du chocolat, des biscuits, des bonbons…
R : C’est vrai que nous n’avons pas les mêmes besoins nutritionnels au niveau quantité. Mais elle n’est pas très compliquée et mange aussi le fāfaru. Au quotidien, je vois en fonction d’elle, car moi je mange de tout. Mais bon effectivement avant chaque compétition, je me dois de faire attention à mon alimentation, après je ne me focalise pas dessus. Je connais mes limites et mon corps alors j’adapte en conséquence. C’est seulement du bon sens : pas trop de gras, plus de protéines, de féculents, d’aliments complets.
Hinarere, ton sport de prédilection ?
Au fait, depuis 2 ans, c’est plutôt l’organisation du foyer qui reste ma priorité. Nous sommes un jeune couple en apprentissage avec chacun un rôle. Pour ma part c’est courir de droite et à gauche pour récupérer des papiers, gérer les abonnements, régler les problèmes de formalité, organiser les déplacements, les travaux de la maison, les contrats sponsoring, faire les comptes… Maintenant, je serai heureuse de reprendre le wakeboard ! Je ne suis pas douée mais c’est le sport qui me permet d’expulser ce trop plein d’émotions. Cette montée d’adrénaline à chaque sortie de l’eau, à chaque mouvement, de se dire, vais-je me rétamer. De plus, nous avons de la chance de vivre en Polynésie ! Nous sommes entourés d’eau et de spots magnifiques. Autant en profiter !
Rete, si on devait réorienter Hinarere vers le sport de haut niveau. Ce serait quoi ?
R : J’aimerais qu’elle partage mes passions, qu’elle ressente cette adrénaline. C’est toujours beaucoup de sacrifices, mais ce n’est pas impossible ! C’est à elle de trouver la motivation de se lancer, mais quelque soit sa décision, je la respecterais. A travers mes compétitions et mon mode de vie, elle arrive à comprendre les sensations du sport de haut niveau, comme par exemple le lancement d’une course et elle est autant excité que moi. Je suis certain que son caractère de battante pourrait l’emmener loin. Du coup, je dirais le va’a et le paddle. Mais maintenant je l’aime comme elle est et son soutien, c’est déjà beaucoup. Elle le vit le sport de haut niveau à travers moi.
Vos objectifs sports pour 2018 ?
H : Je suivrais mon homme sans pour autant m’oublier. Je n’ai pas d’objectif précis pour 2018 au niveau sportif à part entretenir mon corps et garder la forme. Mais pourquoi pas m’initier au paddle et de manière ludique participer à des événements tels le paddle for Vahine pour soutenir la lutte contre le cancer du sein ou encore des fun race, c’est à voir. Pas de stress, l’important pour moi c’est de participer !
R : Aller toujours plus loin et persévérer tant que j’en suis encore capable ! Alors pour l’année 2018, on reprend 2017 et on améliore les résultats. Je suis encore jeune et motivé pour évoluer mais surtout ouvert aux challenges car rien n’est impossible ! Il est certain que le monde du Va’a continuera à me guider dans n’importe quelle décision que je prendrais. C’est indéniable, les boys de EDT, on est une famille et pour cette nouvelle année on restera solidaire dans l’adversité ! On se battra pour nos convictions que cela plaise ou non à l’opinion publique. Et si j’ai l’opportunité de partir à Hawaii pour profiter d’une session avec mes collègues, alors j’irais. Nous ne sommes pas le “pito” du monde, soyons humble et la réussite sera d’autant plus méritée. Tant que « ma madame » me suit, je continuerais.
Retrouvez le SportsTahiti MAG’ 4 ici
Le portraits de vos sportifs préférés sont sur www.sportstahiti.com.
Rahiti Buchin