SportsTahiti MAG’ : Poerava Van Bastolaire, une sportive engagée

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Jeudi 28 Décembre 2017 – Ne vous fiez pas aux apparences car derrière le joli sourire de cette jeune secrétaire d’avocat, se cache une volonté indéfectible de démocratiser le sport qui lui est cher : le cyclisme. Qu’il s’agisse de faire preuve de détermination pour décrocher un titre de championne ou bien de défendre des valeurs associatives, Poerava Van Bastolaire, ne lève pas le pied face aux obstacles mais au contraire maintien un cap et une cadence bien déterminée. Sportstahiti est allé à la rencontre de cette jeune Vahine dynamique.


Ia ora na, peux tu te présenter ? 

Poerava VAN BASTOLAIRE, 29 ans, je travaille dans un cabinet d’avocat. C’est en décembre 2013 que j’ai pris ma licence en vélo. Cela va faire 4 ans à la fin de l’année que je pratique ce sport.

Pourquoi avoir choisi ce sport ? 

A la base, c’était pour perdre du poids, ce qui a d’ailleurs fonctionné. Puis depuis petite, j’avais envie de faire du vélo lorsque j’écoutais mon père raconter ses exploits sportifs dans ce milieu car c’était un grand champion de cyclisme à l’époque. Le souci est que ce n’était pas un sport pour les femmes. C’est pourquoi je n’ai jamais vraiment été poussée à faire ce sport lorsque j’étais jeune. Mais au fond de moi, c’était autre chose car j’étais très admirative de mon père concernant ce sport.

Comment se déroulent tes entraînements ?

 
Je sors d’un entraînement intensif sur une année car je préparais les Océania où le niveau des femmes est largement au-dessus du niveau local et régional. C’était des entraînements à vélo jusqu’à 18 heures par semaine au maximum. Là, je relâche pour me consacrer au développement du cyclisme féminin en Polynésie et à la sécurité des usagers à vélo. Mais je compte repartir sur le même programme d’entraînement très bientôt.


Qu’est ce qui te plait dans le cyclisme ?

C’est un sport très stratégique qui demande un travail d’équipe. Ce n’est pas forcément le plus fort qui gagne. Tout n’est jamais joué d’avance. Il faut réagir au quart de tour. Il faut observer le comportement de tous les coureurs et réagir mais pour pouvoir apprécier, il faut être au même niveau du groupe autrement ce n’est pas une partie de plaisir mais plus une partie de souffrance. Observation et réactivité sont les maîtres mots.

Que penses-tu de la place de la femme dans ce sport ? 

La femme n’a jamais réellement eu sa place dans ce sport ici et en Métropole. Le Tour de France médiatise uniquement le cyclisme masculin. C’est d’ailleurs pour cela qu’en Métropole, les femmes se battent pour avoir leur place comme lors du dernier évènement « Donnons des Elles à vélo ». Pour se faire entendre, elles montraient qu’elles étaient capables de réaliser les mêmes distances que les hommes un jour chaque étape du tour de France. Pour moi, les femmes ont leur place dans tous les sports, et c’est prouvé qu’il existe des femmes meilleures que les hommes dans tous les sports donc, abat les clichés des femmes dans les sports dit « masculins ». Exemple  : Au va’a, c’est Hinatea BERNADINO qui défend cette cause. D’ailleurs, le vélo a pris le surnom de « la  petite reine » à la fin du XIXe siècle, en l’honneur de la reine des Pays-Bas, Wilhelmine d’Orange-Nassau, qui se baladait en bicyclette.

Tu es très engagée pour cette discipline, notamment dans le milieu associatif, peux-tu nous en dire plus ?

Je suis très engagée maintenant parce que je profite de le faire en connaissance de cause. Je suis allée en Calédonie pour comprendre et soutenir le développement du cyclisme féminin en Calédonie et le reproduire ici en Polynésie. Je me suis engagée au côtés des non-voyants, car je comprends que le vélo leur procure une sensation de bien-être, de liberté, de tout simplement sentir l’air qui caresse leur visage. Pour le collectif « mon vélo est une vie en Polynésie », c’est un appel en détresse de tous les usagers à vélo face aux problèmes de cohabitation et à la dangerosité de l’évolution des mentalités.

As-tu un rêve pour le Fenua ?

Mon rêve est de reproduire tout ce qui se fait de bien à l’étranger en s’adaptant au spécificité du Fenua. Il ne faut surtout pas oublier que nous sommes sur une île. Si chaque foyer possède une voiture par personne pour parcourir 10km, le Fenua va exploser en terme de circulation. Il faut vraiment que le Pays favorise l’éco-mobilité pour la santé et l’environnement. Nous avons la chance de posséder un pays magnifique. Il faut absolument tout faire pour préserver notre environnement et améliorer la qualité de vie des Polynésiens. Pour moi, le vélo est un des éléments essentiels qui permettra de prendre le bon chemin ou la bonne piste cyclable  !

Ton plus beau souvenir à vélo ? 

Je dirai que c’est lorsque je descendais le belvédère de Pirae avant de prendre ma première licence dans ce sport (c’est-à-dire en début de l’année 2013). Je rêvais alors de monter sur la 1ère marche du podium un jour à vélo comme je l’ai toujours voulu toute petite.


Une destination qui te fait rêver à vélo ? 

La destination qui me fait rêver est une autre vision de la Polynésie dans 20 ans par un retour au source.

Un dernier mot ? 

Nous avons la chance de naître dans ce cadre idyllique, il faut savoir le préserver, le moderniser tout en respectant son environnement.


  • Nom : VAN BASTOLAIRE
  • Prénom : Poerava
  • 
Date de naissance : 29/09/2021
  • Taille : 1m63,
  • Poids: 52kg,
  • Signe astrologique : Balance – Signe chinois : Dragon
  • Qualités : Juste, Battante, Sentimentale
  • Défauts : Rigide, Têtue, Méfiante
  • Plat préféré : Kaaku poisson cru (c’est un plat marquisien à base de Uru)
  • Citation pour réussir : « La réussite se définit par le bonheur et non par la richesse. »

Retrouvez le SportsTahiti MAG 3 ici

L’actualité sportive du Fenua c’est sur www.sportstahiti.com.

l'auteurPN

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