Vendredi 24 Janvier 2020 – La CPS Challenge TNTV Vohi Concept existe depuis trois ans et va entame sa 4ème saisons et il est déjà sur toutes les lèvres des néo-rameurs. Le concept est naît du cerveau d’un “farfelu”, André Vohi, soutenu notamment par la Caisse de prévoyance sociale (CPS). L’assurance de retrouver une meilleure hygiène de vie, par le biais du Va’a pour tous, est ce à quoi aspire son créateur, André Vohi.
Tout a commencé à l’aube de ses 40 printemps, c’était il y a trois ans, lorsqu’il a pris conscience qu’il était peu aisé de concilier vie active, vie familiale et passion, le va’a. “J’ai ramé depuis que j’avais 17 ans”, se rappelle André. “J’ai intégré plusieurs équipes et, à 40 ans, je me suis rendu compte que je n’avais plus envie de faire 40 kilomètres à la rame parce que j’ai une famille et un travail. Je n’avais plus ma place sur le va’a. Le va’a, pour moi, c’était fini !”
40 ans ! C’est encore jeune ! Chaque année, des vétérans, qui ont bien plus de 40 ans d’âge, rament en compétitions et font même partie de l’élite locale. Et c’est justement cette idée d’élite et de performance qui, selon ce dernier, rebutent certains à se mettre à la rame. “A la Hawaiki Nui, tu morfles”, souligne André. “Si tu n’es pas prêt, tu ne la referas plus. Dans les clubs, on prend les meilleurs, on forme l’élite. Regardez-nous, les médias, on filme les premiers parce que c’est ce qui fait l’audimat. Si tu filmes Shell qui combat avec OPT, EDT ou autres grandes équipes, tout le monde regarde. Donc, tout était focalisé sur l’élite.”
Version 1 : CPS/COL/Vohi
Le visionnaire se met à rêver d’un monde où le va’a serait accessible “à tous, à toi, à moi, à un gars de 60 ans et même à un gars de 203 kg”. Et, comme si une divinité avait intercepté son rêve, le destin a pris l’option de lui donner un coup de pouce. “En 2017, il y avait le Comité organisateur local (le COL, baptisé Tahiti Va’a 2018, créé en 2015, NDLR), présidé par Jean Chicou, chargé d’organiser les championnats du monde de va’a vitesse en 2018, à Pirae”, se souvient-il. “Reynald Temarii (conseiller spécial du COL, NDLR), m’a contacté. Il a associé ma société, Vohi productions, à sa nouvelle vision, celle de se servir de l’événement international comme d’un tremplin pour les entreprises locales. Lui, c’était mes compétences d’animateur qui l’intéressait car il voulait développer l’événementiel. J’ai tout de suite accroché. ”
C’est ainsi que, en 2017, naît le programme Entreprise active “Rame pour ta santé » par la signature d’une convention CPS/COL/Vohi. Trois entités qui se sont associées pour fédérer des entreprises polynésiennes dans le cadre d’un programme pluriannuel dédié à la pratique régulière du va’a et des rencontres trimestrielles régulières inter-entreprises agrémentées d’initiation au va’a et de promotion locale de ces journées sportives et citoyennes. Six va’a avec des rames sont mis à disposition des entreprises de juillet à octobre 2017 puis de mars à octobre 2018. Les frais d’assurance à l’année étaient pris en charge.
Version 2 : CPS Challenge Vohi Concept
Outre l’aspect sportif de l’événement, le COL visait aussi à dynamiser les secteurs du tourisme et de l’économie locale et prospecte à travers le monde. “Je faisais plusieurs films du COL”, se remémore le chef d’entreprise. “Lorsque j’ai fait le Maroc, j’ai ouvert mon esprit. Je regardais ce qui s’y faisait en inter-entreprises. Au Japon, le fun prime sur la compétition ; les mamies et les papys rament ! Un peu partout, les handisports rament. Ce n’est qu’il y a très peu de temps qu’on a lancé le handisport en Polynésie. Il fallait changer la donne.”
Après les championnats du monde de va’a, en juillet 2018, le Tahitien achève sa contribution avec le COL mais ses idées, semées durant cette contribution au COL, ont fini par germer.
Il reprend le concept en main et continue l’aventure avec la CPS en lui proposant des objectifs sur 10 ans. “J’ai démarré par une recherche de sponsors”, précise-t-il, “multiplier des rencontres avec les patrons de grosses sociétés, telles que Sin Tung Hing Marine, Vini, etc. Ensuite, j’ai présenté mon projet au Pays. Je me suis rendu à l’Assemblée de la Polynésie française et à la Présidence pour présenter un projet établi sur 10 ans sous forme de Power Point. J’ai obtenu l’appui du Pays et de cinq gros sponsors, de TNTV et de la CPS, grâce à qui j’ai pu financer mes va’a et mon bateau.”
La CPS, qui n’était alors que partenaire avec le COL, est désormais actionnaire principal. On est passé du programme “Rame pour ta santé” à la “Prévention santé”, faire du sport en prévention de la maladie. “On proposait une perte de poids avec un ambassadeur. On attend de voir les résultats dans 5 ans. Pour cela, je travaille avec tout le monde : les quartiers, les associations, les entreprises… pour avoir plus de chiffres.”
Version 3 : CPS Challenge TNTV Vohi Concept
En 2019, il reconduit le projet avec le soutien de la CPS, du Pays et de certaines entreprises avec toujours Sin Tung Hing Marine, Vini et TNTV. C’est la troisième édition du CPS Challenge. Le 28 mai dernier, André Vohi apporte une crédibilité supplémentaire à son projet en signant une convention d’exclusivité médiatique avec la chaîne N°1 du fenua, Tahiti Nui Télévision (TNTV). Le CPS Challenge devient désormais le CPS Challenge TNTV Vohi Concept.
“Deux fois par an, je rencontre les administrateurs de la CPS. On présente nos chiffres afin d’avoir une visibilité sur les objectifs à atteindre. Moi, de mon côté, j’ai atteint les chiffres que j’ai visés à savoir la perte de poids (-30kg, -40kg), au moins 600 rameurs, ramener du positif dans les entreprises, puisque des patrons ont affiché une réelle satisfaction quant à la productivité dans leur entreprise.” Le CPS Challenge TNTV Vohi Concept semble nouer des liens entre l’employé et son employeur. André Vohi résume l’évolution du concept : “On a testé. Je ne savais pas si ça allait marcher. C’est one shot, on teste ! Première année, 200 rameurs, deuxième année, 400 rameurs, aujourd’hui, 600 rameurs. Quand est-ce que ça va s’arrêter ? Je ne sais pas.”
Quand cela s’arrêtera-t-il ? Demandons-lui plutôt quelle sera la suite car, ce “farefelu”, comme il aime à se qualifier, a plus d’une idée dans sa caboche. “Aujourd’hui, je sors d’une commission de la CPS. On rend les comptes. Mon projet, je l’ai tablé sur dix ans. Si on tient 10 ans et que, autour, ils ont compris, les mentalités des sportifs et des organisateurs d’événements seront imprégnées. Alors, une nouvelle génération va monter au créneau et reprendront le flambeau. Moi, j’aurais fait ma part.”
A son retour de Bora Bora, après la Hawaiki Nui Va’a 2019, André Vohi annonce que ce partenariat de confiance a été renouvelé. “J’ai signé avec la CPS pour trois ans”, annonce le passionné visionnaire. Signe que le projet prend racine et donne ses fruits.
Le concept
Durée : 10 mois par an
Conditions
– Pirogues V6 mixtes
– Trois personnes imposées : 1 ambassadeur poids + 1 femme + 1 patron
– Ambassadeur poids : femme ou homme de plus de 100 kg et qui prend la décision de perdre du poids sur 10 mois ; elle choisira les personnes autour de lui pour l’épauler ;
– au moins une femme ;
– président ou le patron de l’association ou de l’entreprise
Le patron, ici, est acteur du concept. Il intègre l’équipe et rame. Par exemple, Gérard Siu, de Sin Tung Hing Marine, rame. Teriierooiterai, de Vini, rame. La plupart des patrons ont acheté des pirogues pour leurs salariés parce qu’ils ont remarqué la motivation des personnes et aussi combien le va’a était dure.
– Les trois autres sont libres de choix avec la possibilité.
– Deux heures d’entraînement par semaine obligatoires, de 16h à 18h, au motu de Arue. Quotidiennement, quinze va’a sont mis à disposition des entreprises.
Principe
Plusieurs épreuves pendant la journée.
– Une épreuve gagnée = 20 points.
– L’ambassadeur, pesé au début et tous les mois, gagne 10 points par kilo perdu.
S’il perd 3 kg, il gagne 30 pts et la régate aussi puisque le vainqueur d’une course gagne 20 pts.
– Patron sur la pirogue = 15 points à l’équipe.
– Plusieurs ateliers proposés dont une épreuve mystère.
Explications
Ce n’est pas forcément sur le plan d’eau que l’on gagne. Si on perd sur le plan d’eau, tout le monde se retourne vers l’ambassadeur poids pour voir combien il a perdu. Plus ton ambassadeur a de poids à perdre, plus ton équipe aura de chances de remporter la régate.
Exemple :
L’équipage, dont l’ambassadeur poids de 203 kg a perdu 19 kg au bout de 10 mois, a tout gagné.
L’idée est de travailler sur les préjugés :
– la personne en surpoids n’est plus celle qui ralentit mais celle qui pourra faire gagner l’équipe. Du Va’a pour tous.
– idem pour le patron. L’image du patron est celle d’une personne de pas très sportive. Eh bien, rien que sa présence fait gagner 15 pts à l’équipe à chaque régate. Encore du Va’a pour tous.
– la femme également. Pour gagner, on pense aux plus forts donc jamais aux femmes. Or, moi, j’ai imposé une femme sur la pirogue. Une fois encore, du Va’a pour tous.
Ceux qu’on veut mettre dehors deviennent prioritaires. “J’ai renversé les a priori. J’ai fait du Va’a pour tous.”
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