Du 17 au 25 juin, près de 150 athlètes tahitiens prendront part aux Mini-Jeux du Pacifique, organisés cette année à Saipan, aux Îles Mariannes du Nord. Notre sélection sera opposée à 23 autres nations, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dans huit des neuf disciplines sportives au programme. SportsTahiti s’est entrenu avec le président du Comité olympique de Polynésie française, Louis Provost, qui nous partage ses ambitions pour ces Mini-Jeux.
Louis, quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour ces Mini-Jeux à Saipan ?
« Les objectifs vont varier en fonction des fédérations. Ce sont des Mini-Jeux et on y envoie des jeunes athlètes à fort potentiel. Selon leur programme d’entraînement, cette compétition va leur permettre de voir où ils en sont par rapport aux autres nations du Pacifique et d’affiner encore plus leur programme d’entraînement en vue des Jeux du Pacifique aux Îles Salomon l’année prochaine. Pour d’autres fédérations, je pense au badminton, ces Mini-Jeux seront la seule occasion pour leurs athlètes de briller dans le Pacifique, parce que le badminton ne sera pas au programme des grands Jeux l’année prochaine. Les badistes, eux, vont clairement à Saipan pour remporter le maximum de médailles d’or. »
Est-ce-qu’il y a un nombre de médailles à remporter qui a été fixé ?
« Non. Tout simplement parce que notre délégation sera très hétéroclites, entre des sportifs qui voudront s’affirmer et d’autres qui partent pour faire leur premières armes dans le Pacifique. Donc c’est difficile de se prononcer sur un nombre de médailles à remporter. Mais on va à Saipan pour briller et pour gagner ces Mini-Jeux. »
Est-ce que, par conséquent, la délégation sera composée majoritairement de jeunes athlètes ?
« Il y a effectivement un renouvellement au sein de certaines fédérations. Mais, non, la délégation ne sera pas composée majoritairement de jeunes. C’est très divers je dirais. »
Vous l’avez dit, des athlètes iront à Saipan pour s’affirmer et d’autres pour y constituer une première expérience internationale. L’Australie et la Nouvelle-Zélande seront présents, donc cela monte le niveau…
« La présence des Australiens et des Néo-Zélandais, cela ne va pas arranger les affaires des petits pays qui vont se retrouver rétrogradés au classement du Pacifique. Nos athlètes tahitiens, eux, ont déjà l’habitude de les croiser sur les Oceania. Après, on ne pourra pas compter sur nos athlètes qui sont en France pour la plupart et qui seront en période d’examen à la date des Mini-Jeux. »
On aborde aussi ces Mini-Jeux dans un contexte particulier avec la crise Covid…
« Effectivement, cela n’a pas été facile de constituer nos équipes. D’un point de vue administratif, ça a été un vrai casse-tête parce que les conditions d’entrée à Saipan n’ont pas arrêtées de changer. Il fallait d’abord avoir deux vaccins obligatoires, puis aucun vaccin si on avait eu le Covid. C’était délicat de procéder aux sélections parce que la liberté veut que certains athlètes ne veulent pas se faire vacciner. Après, il y a un autre souci : ce sont les sportifs qui ne sont jamais sortis du territoire et qui n’ont donc pas de passeport. Parce que, passé une date, on ne peut plus accréditer d’athlètes. Toutes ces difficultés administratives font qu’au final, constituer une délégation cette année n’a pas été simple. Et puis, c’est pas fini parce que, une fois arrivé sur place, tout le monde devra passer par un test antigénique. En cas de test positif, il y aura un isolement pendant au moins sept jours et donc compétition terminée pour lui. Aujourd’hui, on a juste hâte de partir. »
Si on fait le tour des disciplines, dans lesquelles pouvons-nous particulièrement performer ?
« Il y a le badminton où on avait décroché cinq médailles d’or aux Samoa. Ensuite, au beach-volley, je pense que l’on peut tirer notre épingle du jeu. Après, au triathlon, on devrait réussir à ramasser quelques médailles. En athlétisme également, on devrait pouvoir performer. Et la consigne pour le va’a, c’est de ne pas laisser échapper une seule médaille d’or, comme ça a été le cas aux Samoa où deux médailles d’or nous ont échappé sur les courses de vitesse. Pour le tennis, il y a une nouvelle équipe et au golf nous n’aurons pas nos meilleurs joueurs. Et enfin, en haltérophilie, ce sera la découverte parce que pendant longtemps nous n’avons pas été présents dans la discipline. Et on compte énormément sur l’haltérophilie pour les Jeux de Tahiti en 2027. »
Pour ce qui est des installations sportives et du village des athlètes, est-ce-que vous avez pu avoir des retours ?
« Saipan, ce n’est pas très grand, donc toutes les disciplines seront concentrées autour d’un grand hôtel où toutes les délégations seront installées. Mais on peut supposer que les installations sont de bons niveaux puisqu’ils accueillent les Mini-Jeux. Et pour ce qui est du logement des athlètes, ils seront tous logés dans un hôtel. »
Quelle est l’importance de ces Mini-Jeux dans le cheminement vers Tahiti 2027 ?
« Toute confrontation va permettre de situer le niveau de nos athlètes par rapport aux autres nations du Pacifique. Quelques semaines après notre retour de Saipan, au mois de septembre, nous allons proposer aux fédérations un chemin de sélection qui leur permettrait d’avoir une aide supplémentaire pour la préparation de leurs athlètes. À la charge aussi des fédérations de nous faire des propositions. L’objectif avant 2027, ça va être de récupérer notre deuxième place du Pacifique aux Jeux aux Îles Salomon l’année prochaine. »
Après plus de 9h00 de vol via un vol charter de AirTahitiNui, la délégation de Tahitienne est arrivée à Saïpan sous la pluie mais avec un accueil chaleureux de la part de hôtes.
Maggy Dury, coach de la sélection de Tahiti de Golf :
Le vol s’est très bien passé, on était dans de très bonnes conditions. On a pu se reposer pendant ce vol de nuit. Rien à dire, ATN au top. Dès notre arrivée, on a eu un accueil chaleureux, c’était une arrivée exceptionnelle. On a été couronnés comme à la maison et maintenant on attend de voir où on sera loger et surtout le parcours du golf.
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