Jeudi 22 juin 2018 – La semaine dernière, Raimana Mataoa a participé pour la première fois de sa carrière de cycliste à une course qualificative pour l‘UCI Gran fondo, qui n’est autre que le championnat du monde amateur.
Après de très belles prestations au niveau local et après son expérience avec le pro. sur la ronde Tahitienne, Raimana s’est lancé le défi d’obtenir sa qualification pour l’UCI Gran Fondo. Pour y parvenir, il a choisi de s’aligner sur l’épreuve Canadienne du circuit. Organisée à Blue Mountain, la course longue de 155km avait plutôt bien commencé pour le Aito. En bonne forme le jour de la course, Raimana Mataoa a fait les 130 premiers kilomètres avec les coureurs de devant. Malheureusement malgré son mental, les jambes n’ ont pas suivi.
Au final, le tahitien se classe 22e sur les 150 coureurs au départ et 6e dans sa catégorie d’âge. Pour se qualifier il aurait fallu qu’il termine dans les 4 premiers de sa catégorie.
Raimana Mataoa :
Je m’alignais pour la première fois sur une manche de Gran fondo avec l’objectif de me qualifier pour les championnats du monde. Pour cela, il fallait que je fasse au maximum 4ème de ma catégorie étant donné que nous n’étions que 18 au départ pour 150 inscrits. Ne connaissant pas mes adversaires, je décide de faire une course d’attente et voir les hommes forts qui se dégagent. Sur un parcours de 155 bornes avec 3 grosses difficultés (deux passages sur une bosse de 10 bornes à 7% de moyenne et une de 4km en fin de parcours à 14%) il fallait être vraiment patient. Sur le plat, le rythme était assez tranquille avec quelques tentatives. Dès l’entame de la première bosse, les deux professionnels invités par l’organisation décident de montrer qui sont les patrons et qu’ils sont là pour la gagne. Ils décident d’imposer un rythme fort dans chacune des difficultés. Au premier passage, nous basculons à 25 sous l’impulsion des deux pros. À mon grand étonnement, je me sentais vraiment bien. Au second passage le rythme augmente encore et je suis encore dans le coup. Qualification oblige, 5 de mes adversaires directs sont dans le paquet. Nous basculons à 10 et à 30 secondes d’une échappée de deux coureurs (dont 1 de ma catégorie). Jusque là tout va bien pour moi, les jambes répondent bien et je me contente juste de suivre les coups sans trop en faire. Arrivé au troisième ravitaillement au kilomètre 120, les deux professionnels et le champion du monde master en titre décident de scinder notre groupe mais les gars de ma catégorie ne laissent pas faire les choses et vont chercher toutes les attaques. Moi, à l’arrière je me contente d’observer et de suivre en attendant la fameuse dernière difficulté car j’avais entendu dire que souvent c’était là où tout se jouait. Nous y arrivons avec un groupe de 12 coureurs (échappée reprise) et comme pour les deux autres passages, les pros embrayent directement. Je ne cherche pas à les suivre car j’avais repéré la côte et je savais qu’elle était vraiment difficile. Je décroche le groupe mais je reste à 10m en gérant mon effort. Nous sommes au kilomètre 135 à 100m de la bascule je décide de boucher le trou pour recoller le groupe devant moi avec toujours la qualification possible. Et là, le drame pour moi : panne sèche. Le mental est au taquet mais mes jambes me lâchent (1ère course de plus 110km de l’année) À partir de là ça a été une course contre moi même en croyant à la qualif jusqu’au bout. Je donne tout ce qu’il me reste jusqu’à la fin, en espérant recoller dans la descente, chose pas facile car les gars sont un peu foufous sur les bords et envoient du lourd dans la descente (pointe à 110km/h pendant la course). Les 20 derniers kilomètres comme vous l’avez compris n’ont été que souffrance pour moi, je me fais même rattraper par un groupe de 10 coureurs qui se trouvait à plus de 2min derrière, groupe que je n’arriverai même pas à accrocher à 5km de l’arrivée. Au final, je termine 6ème de ma catégorie (les pros sont hors classement) et 22ème au scratch.
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