Dany Gerard, figure de proue de la Tahitian Top Team s’est envolé ce matin mercredi 17 Février en direction de l’Australie. Il sera accompagné de Manatea Couraud, habitué lui aussi des podiums internationaux. Tous les deux participeront à l’Australia National Pro Jiu-Jitsu Championship organisé par l’UAEJJF le 21 février à Sidney.
L’enjeu est important puisque les gagnants de chaque Open décrocheront leurs tickets pour les World Professional Jiu-jitsu Championship à Abu Dhabi, une compétition qui regroupera les meilleurs de la planète JJB. Pour l’occasion et à quelques jours du départ, sportstahiti.com est allé à la rencontre de Dany Gerard. Le colosse tahitien nous présente ses prochaines compétitions ainsi que les perspectives d’avenir de sa carrière sportive.
Quelles sont tes attentes et tes projets pour cette année 2016 ?
« J’espère que ce sera une bonne année pour moi. Généralement, les premiers mois de l’année sont plus intenses car il y a beaucoup de grosses compétitions. Il y a les Pan American en mars, les World en mai et entre les deux j’espère pouvoir aller soit au Brésil, soit à Abu Dhabi. Je n’ai pas pu y aller l’an dernier car je me suis blessé, et cette année, je vais essayer de bien gérer mes entraînements afin d’éviter la blessure. »
Tu es un grand sportif et on te sait chef d’entreprise. Es-tu aussi bon en affaire que dans le sport ?
« J’ai effectivement plusieurs casquettes. Après, est-ce que je suis un bon chef d’entreprise, cela reste à vérifier. Il faudra attendre quelques années pour le dire car c’est encore tout nouveau pour moi. Ce qui est sûr c’est que je retrouve dans le travail, du Jiu-Jitsu, et inversement. Dans le travail on pense comme en compétition. Tu penses à quelque chose que tu as envie de réussir dans ta vie, tu penses à faire une bonne carrière. Ces ambitions que l’on peut avoir professionnellement se reflètent également dans le Jiu-Jitsu, c’est pareil ! »
L’an dernier tu as remporté l’Asian Open en ceinture noire. Quels sont tes grands objectifs pour cette année ?
« C’est vrai que l’Asian Open est une grande compétition mais ce n’est pas encore le top. Mon prochain objectif c’est le Panam au mois prochain. Être sur le podium ce serait vraiment énorme ! C’est encore mieux que les Asian Open. De plus, les Panam engendrent des points qui permettent de remonter dans le classement. Après il y aura les World en mai. J’ai pu avoir suffisamment de points pour pouvoir y participer, donc c’est un stress en moins et je suis bien content par rapport à ça. »
Jusqu’à quel âge peut-on pratiquer du Jiu-jitsu en tant que professionnel ?
« Cela dépend beaucoup de ton mode de vie, de comment tu mènes ta vie en plus du Jiu-jitsu. En ce qui me concerne, je n’ai pas le mode de vie idéal pour faire une longue carrière car j’ai pas mal d’autres activités à côté. C’est vrai que si tu fais que du Jiu-jitsu, que tu vis Jiu-jitsu, tu peux aller très loin. Ce n’est pas vraiment une question d’âge. Personnellement, cette année, je fête mes 30 ans mais cela ne doit pas être un problème. Si tu te mets déjà cet obstacle dans la tête, ce n’est pas bon. Pour ma part je ne pense pas à ça, j’essaye de ne pas trop me projeter, je fais simplement ce que j’ai à faire, année après année. »
Songes-tu à une réorientation à venir ?
« Ce qui est sûr c’est qu’à 32 ans je vais me consacrer au MMA. Cela a toujours été mon projet après le Jiu-jitsu. La plupart des bons combattants ont en moyenne 35 ans, et je pense que c’est dû au fait qu’ils acquièrent suffisamment d’expérience. Après, c’est vrai que les nouveaux champions sont très jeunes mais pour ma part je me dédierai au MMA à 32 ans. Je verrai ensuite comment j’évolue, comment mon physique tient et je ferai en sorte qu’il tienne. »
Comment comptes-tu passer d’une discipline à l’autre ?
« Pour pratiquer le MMA il faut être complet, on fait beaucoup de pieds poings et d’autres choses encore qui ne s’acquièrent pas vite c’est sûr, mais je ne pense pas avoir de grosses difficultés à comprendre la technique. Le Jiu-jitsu est une discipline déjà très technique qui demande beaucoup de réflexion, il s’agira surtout de s’adapter. Le MMA est un sport encore plus technique de par le fait qu’il regroupe différents arts martiaux. C’est surtout cela qui fait sa difficulté. »
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