Triathlon : 3 médailles d’or, impressionnant Frédéric Tête 

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Après avoir remporté l’or en aquathlon et en triathlon distance sprint, le Aito Tahitien a remporté le triathlon distance olympique samedi. Il réussit donc son pari : faire carton plein et décrocher trois médailles d’or sur trois possibles. Frédéric Tête nous raconte sa course :

« Il faisait encore beau ce samedi pour le triathlon distance olympique (1500m de natation, 40 kms de vélo, 10 Kms de course à pied) malgré les orages de la nuit précédente. Par contre, la température du lac était légèrement descendue (16 degrés). Comme pour le triathlon sprint, mon groupe d’âge est divisé en 2 vagues avec départs distincts, séparés de 5 minutes (je suis cette fois dans la première vague).

Coup de théâtre 15 minutes avant le départ de ma vague, le ponton de mise à l’eau se décroche légèrement et pour des raisons de sécurité, l’organisation décide de modifier l’accès au départ mais également (incroyable) le parcours de natation. Toute la première boucle du parcours est supprimée et la distance natation sera réduite à 700 mètres au lieu de 1500 mètres!! Ceci est un coup dur pour moi qui suis nageur et qui compte bien sur la partie aquatique pour prendre le maximum d’avance sur mes concurrents.

La natation est donc beaucoup plus rapide. Cette fois- ci, nous sommes plusieurs au même niveau et la bagarre (et les coups de coudes) commence dès le début de l’épreuve. Le lac est agité et nous croisons quelques  » mottes » d’algues. Je bois une grande tasse au passage de la dernière bouée, histoire de vérifier que nous sommes bien dans un lac non salé ! Je sors de l’eau dans le petit groupe de tête après 8’30 » de bagarre ( il manque donc environ 10 minutes par rapport à un parcours qui n’aurait pas été modifié). Je sais que les non nageurs ne vont pas être loin et je m’attends donc à ce que les gros rouleurs fondent sur moi rapidement dans la partie cycliste. Je fais une bonne transition et je sors premier du parc.

Comme je m’y attendais, je suis rattrapé au 19ème kilomètre de vélo. Je m’accroche tant que je peux tout en conservant les distances réglementaires (le drafting est interdit et nous ne pouvons pas suivre un concurrent à moins de 10 mètres). 10 kilomètres plus tard, ce sont deux autres concurrents qui nous rattrapent. Il reste un peu moins de 10 kilomètres et je me défonce pour pouvoir suivre. Ils sont tous les trois en vélo de contre la montre avec roue lenticulaire et j’ai du mal à tenir le rythme sur les parties roulantes ; par contre à chaque virage et à chaque relance je suis plus rapide et je peux revenir un peu sur eux. Je donne tout ce que j’ai pour ne pas me laisser distancer, tant pis pour la course à pied après ! Je prends des risques à ce jeu là car il y a tout de même 10 bornes à courir ensuite, mais je n’ai pas le choix !  Sur la fin du parcours, je retire mes chaussures au dernier moment pour pouvoir encore gagner un peu de terrain et j’arrive à la zone de transition à toute allure pour fondre sur mes concurrents et même les dépasser dans le parc.

Je pars donc en course à pied en première position, gonflé à bloc malgré la fatigue. Les sensations sont bonnes et j’attaque d’entrée de jeu pour intimider mes adversaires. Ça marche ! Je constate au premier demi-tour après 1200m que j’ai déjà fait l’écart. Mais je ne lâche rien car je ne sais pas quelle va être l’allure des adversaires de la deuxième vague. Sur les 4 tours que comporte le parcours, le 3ème est un peu difficile, les douleurs et les contractures commencent à se faire sentir dans les jambes. Je m’applique techniquement autant que possible et j’attaque encore dans le dernier tour en pensant aux adversaires de l’autre vague. Je vais même jusqu’à sprinter sur les derniers hectomètres en donnant tout ce qu’il me reste. Je passe la ligne d’arrivée épuisé et il me faudra plusieurs minutes assis contre un mur pour pouvoir récupérer de mes efforts. 

Il faut maintenant attendre l’arrivée des concurrents de la deuxième vague et c’est au sprint que les deux premiers finissent l’épreuve. J’ai bien fait de me donner à fond car je devance de seulement 35 secondes le vainqueur de la deuxième vague. C’est donc gagné ! Je remporte ma troisième médaille d’or sur ces championnats du Monde, je gagne le pari ambitieux que je m’étais fixé et j’en suis ravi !

Je remercie bien sûr tous ceux qui m’ont soutenu, ma famille, mon entourage, mes coachs, et surtout Air Tahiti Nui car lorsque la fédération tahitienne de triathlon à pris la décision de ne pas vouloir m’inscrire à ces championnats du Monde, mon moral est descendu très bas et c’est vraiment l’équipe qui gère les ambassadeurs Air Tahiti Nui qui m’a remotivé en ayant confiance en moi. C’est à ce moment-là qu’on s’est lancé le pari de tenter les 3 épreuves ! Et c’est gagné! Merci à tous pour vos messages d’encouragements qui m’ont donné des ailes lors de mes courses. »

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