SportsTahiti MAG’ : Angela Taiarui, une vahine sportive, dynamique et engagée

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Vendredi 19 Mars 2020 – Née le 27 juillet 1980 à Papeete, Angela Taiarui, comme toute sa famille, a grandi sur les stades, baignant dès son plus jeune âge dans l’univers du football. Son père entraîne et sa mère, sa sœur, sans oublier son frère, jouent dans les clubs. Angela Taiarui est aussi une passionnée de sport en général mais c’est au football qu’elle a voué sa vie. Première passion qu’elle n’a jamais lâchée, elle a tout mis en œuvre pour développer ce sport en s’investissant sans compter.

Un parcours surprenant

Outre son investissement en tant que joueuse dans son club de Papara, et plusieurs sélections au Jeux du Pacifique, elle intègre la FTF en 2007. À vingt-sept ans, elle prend la fonction de présidente de la commission féminine, soutenue par Reynald Temarii, alors président de la Fédération tahitienne de football et s’attelle à développer le football féminin. À cette époque, tout est à faire et Angela parvient à obtenir de très bons résultats : en moins de trois ans, une dizaine de clubs intègrent des équipes féminines dont une équipe sur Moorea.

En 2011, au retour des Jeux du Pacifique, on lui propose un poste au conseil fédéral, puis elle intègre le comité exécutif de la Fédération dont elle a été la secrétaire générale pendant quatre ans. Elle dirige aussi la délégation des sélections féminines lors des déplacements pour des compétitions internationales.

Dans le même temps, alors que son club, l’AS Tamarii Papara, connaît des difficultés et se met en sommeil, elle en reprend les rênes et la présidence en créant un nouveau club, le Papara Football Club, afin de repartir sur de bonnes bases. Elle parvient à remonter le club jusqu’en 2013, année durant laquelle elle passe le relais à Daniel Matthews. Parallèlement, elle a aussi relancé le football « entreprise » et gérait l’Airtahitinui Football Club dont elle était aussi présidente.
Elle fait un break avec les clubs, pour s’occuper de sa petite famille et s’installer à Moorea tout en gardant son poste à la Fédération, en relançant le football entreprises et en remettant en route le championnat jusqu’à aujourd’hui.

Tapuhute, une nouvelle aventure

Installée à Varari avec sa famille son mari, ancien joueur de Tapuhute, elle combine au départ sa vie entre Moorea et Tahiti où elle s’occupe des sélections et, pendant cinq ans, elle descend tous les week-ends pour jouer dans son club de Papara.
Quand elle s’aperçoit que le stade de Haapiti n’accueille plus de joueurs ni d’enfants et que le club est en sommeil lui vient l’idée de monter une équipe féminine.

Au fil de ses rencontres avec ses collègues du comité exécutif à Moorea, Pare Salmon, président de la ligue de Moorea, les responsables du club de Tapuhute, et Walter Taputuarai, maire de la commune de Haapiti, Angela expose son parcours et son projet de section féminine et de championnat Senior féminin.

Finalement, elle est sollicitée pour reprendre la présidence du club de Tapuhute. Elle accepte car Angela aime les challenges, et voir le club de Tapuhute, où son mari évoluait, en sommeil et risquer la radiation est un crève-cœur non seulement pour les seniors mais aussi pour tous les plus jeunes.

Aujourd’hui, même si les résultats ne sont pas encore là, le club va se porte de mieux en mieux. En tout cas, aucun forfait n’a été constaté depuis le début du championnat, c’est déjà une réussite ! Dans le même temps, plusieurs clubs sur l’île sœur montent leurs équipes et, pour la première fois à Moorea, un championnat féminin Senior et U15 est organisé. Autant dire que la motivation d’Angela pour le football, et notamment féminin, fait « boule de neige »… ou donne du rebond au ballon rond !

Comment vois-tu la place de la femme dans le sport local ?

« Aujourd’hui comme hier, de plus en plus, la femme a toute sa place dans le monde du sport et du foot en particulier qui est un milieu plutôt masculin. Quand on voit les grands matchs internationaux, on en prend vraiment conscience : les supporters sont là et la qualité de jeu aussi. Pour moi, développer le foot féminin au fenua va révéler de beaux talents dans notre jeunesse. Aujourd’hui nous avons notamment chez les plus jeunes quelques véritables pépites et cela doit être valable dans tous les sports. J’ai pu le constater dans le cyclisme et le va’a, le surf que j’ai aussi pratiqué. »

Quel est l’avenir du foot féminin pour toi ?

« Il y a eu des hauts et des bas par le passé mais l’arrivée, il y a cinq ans, de l’ex-Fédinoise Stéphanie Spielmann, en tant que cadre technique à la Fédération tahitienne de football (FTF), a largement contribué au développement du football féminin. Elle a permis de faciliter l’arrivée de jeunes joueuses talentueuses en Europe. Le meilleur exemple du travail réalisé est de voir deux jeunes filles, Kiani Wong au Pôle de Strasbourg qui évoluait au FC Vendenheim puis à Cardiff cette saison et Vaihei Samin qui est au pôle de Tours et actuellement à Fleury 91. Donner une chance aux plus jeunes et les voir évoluer dans de grandes équipes et aussi une des ambitions la Fédération. »

Quels sont vos soutiens ?

« Il faut signaler que la FTF au travers de son président Thierry Ariiotima, également vice-président de la Confédération du football océanien (OFC), a tout mis en œuvre pour faciliter le développement. Elle prend en charge les tenues complètes des joueuses, des crampons au maillot de club ainsi que le matériel qui sert aux entraînements. J’incite vraiment les clubs à ouvrir les portes de leur club aux femmes, que ça soit en tant que joueuses, entraîneurs, arbitres, membres de bureau, bénévoles. Les sections féminines ne sont plus une charge pour les clubs, bien au contraire. De plus, l’insertion des plus jeunes filles se fait plus facilement lorsqu’elles sont entourées de femmes. L’avenir du football féminin doit venir des femmes elles-mêmes et, j’en suis persuadée, elles en sont capables. »

Tapuhute, un nouveau challenge ?

« Avant toute chose, j’aimerais remercier les membres du bureau de Tapuhute ainsi que Walter Taputuarai et Gide Tehuritaua qui m’ont accueillie à Tapuhute. On a une très bonne équipe, elle est solide. Même s’il reste un gros travail à faire, je suis confiante. Les fondations d’un club tiennent grâce à des membres de bureau performants. J’espère sincèrement redresser l’équipe avec l’ensemble du staff et les joueurs car seule, c’est impossible. Nous avons la chance d’avoir de nombreux jeunes qui seront les seniors de demain. Le but est que l’ensemble du club se fédère autour de ces jeunes. Les actuels seniors sont les exemples et il faut aussi les soutenir si l’on veut que les résultats s’améliorent. Ces dernières années, nous avons perdu beaucoup de très bons joueurs et j’espère que certains reviendront, une fois le club et son bureau stabilisés. »

Le portraits de vos sportives préférées c’est sur www.sportstahiti.com.

l'auteurPN

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